Couverture vaccinale des adultes canadiens : résultats de l'Enquête nationale sur la vaccination des adultes de 2014

Principales conclusions

  • Les objectifs nationaux en matière de couverture vaccinale pour la vaccination des adultes n'ont pas été atteints au sein de la population canadienne générale, de la population des personnes présentant un risque élevé de complications graves liées à des maladies évitables par la vaccination et au sein de la population du personnel de soins de santé.   
  • Même si la plupart des personnes pensaient avoir reçu tous les vaccins requis pour une personne de leur âge, moins de 10 % de la population adulte étaient à jour dans leur vaccination.
  • Il faut faire de plus grands efforts pour accroître la couverture vaccinale des adultes au Canada, notamment chez les groupes présentant un risque élevé.

Introduction

La vaccination est une réalisation importante pour la santé publique, empêchant le développement de maladies infectieuses et contribuant à la santé des Canadiens. Même si la plupart des vaccins du programme d'immunisation systématique sont administrés au cours de l'enfance, leur administration est recommandée à l'âge adulte également. L'immunisation est importante dans le cas des adultes pour les raisons suivantes :

  • L'immunité contre certaines maladies évitables par la vaccination diminue au fil du temps et exige une dose de rappel (p. ex. le tétanos);
  • Certaines infections évitables par la vaccination sont plus virulentes chez les adultes et peuvent provoquer une invalidité grave, voire la mort (p. ex. la varicelle);
  • L'immunisation des adultes permet de conférer une immunité contre certaines maladies qui sont plus courantes à l'âge adulte (p. ex. le zona);
  • La vaccination des adultes aide à prévenir l'infection et, par conséquent, à protéger les personnes vulnérables qui ne peuvent pas être vaccinées, ne sont pas entièrement immunisées ou ne développent pas une immunité adéquate aux vaccins. Cela comprend les enfants en bas âge, les patients vulnérables dans les hôpitaux ou les établissements et les personnes atteintes d'une maladie immunodéficiente telle que le cancer ou le virus de l'immunodéficience humaine (VIH).
Depuis 1991, l'Agence de la santé publique du Canada a effectué le suivi de la couverture vaccinale nationale  à l'échelle nationale pour certains vaccins pour adultes Note de bas de page 1. À partir de 2001, l'Enquête nationale sur la vaccination des adultes (ENVA) a été effectuée environ tous les deux ans. Les résultats de l'ENVA sont utilisés pour surveiller les taux de couverture nationale des vaccins recommandés par le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) Note de bas de page 2, transmettre les estimations de la couverture vaccinale aux organismes internationaux et mettre au point des stratégies ciblées et pertinentes pour sensibiliser le public. La couverture des vaccins contre la grippe saisonnière, le pneumocoque, l'hépatite B, le tétanos et des vaccins acellulaires contre la coqueluche est mesurée au sein de la population adulte générale ne résidant pas en établissement (âgée de 18 ans et plus). La couverture est également évaluée dans certains groupes cibles recommandés par le CCNI, incluant les personnes âgées de 65 ans et plus, les adultes âgés de 18 à 64 ans souffrant d'un problème de santé chronique et les professionnels de la santé. En outre, la couverture du vaccin contre la varicelle est mesurée chez les adultes âgés de moins de 65 ans ayant déclaré ne pas avoir contracté la varicelle pendant leur enfance et la couverture vaccinale du virus du papillome humain (VPH) est mesurée chez les adultes âgés de 45 ans et moins. L'Enquête nationale sur la vaccination des adultes est aussi utilisée pour évaluer les connaissances et les attitudes des adultes à l'égard des vaccins et déterminer les besoins de renseignements supplémentaires concernant l'immunisation des adultes.

L'ENVA a été menée en 2001, 2006, 2008, 2010, 2012 et en 2014. Le présent rapport décrit les résultats de l'Enquête réalisée en2014.

Méthodologie

Questionnaire

Le questionnaire a été élaboré en consultation avec des experts en immunisation de partout au Canada. Les groupes cibles recommandés par le CCNI ont été définis, notamment : les personnes âgées de 65 ans et plus, les adultes âgés de 18 à 64 ans souffrant d'un problème de santé chronique et le personnel de soins de santé (définis comme des personnes qui travaillent ou qui font du bénévolat dans un milieu de soins de santé). Les répondants ont été interrogés au sujet de l'acceptabilité de la vaccination et s'ils disposent de suffisamment d'information sur les avantages de la vaccination. L'enquête comprenait également des questions démographiques concernant l'âge, le genre, la formation, le statut professionnel, le revenu du ménage et le pays de naissance.

On a demandé à tous les participants s'ils avaient reçu le vaccin contre la grippe saisonnière au cours de la dernière année; s'ils avaient déjà été vaccinés contre l'hépatite B; s'ils avaient déjà reçu une dose du vaccin à composant anticoquelucheux à l'âge adulte, et s'ils avaient reçu un vaccin contre le tétanos au cours des 10 dernières années. En plus des éléments qui précèdent, on a demandé aux personnes de moins de 65 ans si elles avaient déjà été vaccinées contre la varicelle, et les personnes âgées de 45 ans et moins ont été interrogées au sujet de l'immunisation contre le VPH. Les répondants de 65 ans ou plus et les adultes atteints de problèmes de santé chroniques ont été interrogés au sujet de la couverture vaccinale contre le pneumocoque.

Échantillonnage

Des répondants de chaque province et territoire ont été sélectionnés par composition téléphonique aléatoire, qui comprenait des lignes terrestres et des numéros de cellulaire dans le cas des ménages connus pour n'utiliser que le cellulaire. L'échantillonnage a été stratifié par taille de la province/du territoire et de la communauté. L'échantillon a ensuite été pondéré au moyen des données du recensement canadien de 2011 afin d'être représentatif de la population nationale Note de bas de page 3.

En plus de cette sélection par composition téléphonique aléatoire, les personnes qui travaillent dans un milieu de soins de santé ont été identifiées au moyen du répertoire des médecins MD Select (publié dans la section médicale de Scott's Info) et de la base de données nationale de Dun & Bradstreet Canada, pour ce qui est des autres professions de la santé. Les organisations de soins de santé pertinentes ont été choisies à partir de la base de données Dun & Bradstreet, puis on a communiqué avec elles pour identifier les répondants admissibles.

Collecte de données

L'ENVA de 2014 a été réalisée par téléphone entre septembre et octobre 2014 par le groupe de recherche Environics. Les personnes qui ont accepté de participer à l'enquête ont été interrogées sur leur historique d'immunisation selon leur mémoire. Les répondants ont été classés, au cours de l'entretien téléphonique, selon les différents groupes cibles: adultes âgés de 65 ans et plus, Canadiens âgés de 18 à 64 ans souffrant d'un problème de santé chronique et travailleurs de la santé. Les problèmes de santé chroniques ont été définis comme ceux présentant un risque accru de complications graves de la grippe ou d'une infection à pneumocoque tel qu'il est déterminé par le CCNI Note de bas de page 4. Cela comprend les cardiopathies, l'asthme, les autres affections pulmonaires chroniques, le cancer, le diabète, la cirrhose du foie, la néphropathie chronique, les affections immunitaires/l'immunosuppression, asplénie/problème au niveau de la rate ou hémoglobinopathie.

Analyse statistique

Les estimations de la couverture vaccinale à l'échelle nationale pour chacun des vaccins recommandés pour les adultes ont été calculées en tant que le nombre de réponses positives (c.-à-d. le fait d'avoir reçu le vaccin) exprimées sous forme de pourcentage de la somme des réponses positives et négatives (à l'exclusion des personnes qui ne savaient pas ou ont refusé de répondre). Les estimations ont été pondérées pour représenter l'ensemble de la population canadienne en ce qui concerne l'âge, le sexe et la taille de la région, selon les données du recensement de 2011 Note de bas de page 3. Les données nationales relatives aux professionnels de la santé ont été pondérées en fonction de l'âge et de la région. Les estimations de la couverture ont été stratifiées par groupes cibles pour certains vaccins.

Résultats

Le taux de réponse chez les adultes de la population générale (recrutés à l'aidede la composition téléphonique aléatoire) était de 11 % et de 13 % pour les professionnels de la santé. Dans l'ensemble, 3 290 adultes ont répondu à l'entrevue téléphonique dont 3 040 participants recrutés grâce à composition aléatoire et 250 participants recrutés au moyen des bases de données ciblées des professionnels de la santé. Au total, 565 professionnels de la santé ont participé à l'enquête (315 recrutés grâce à la composition aléatoire et 250 par échantillonnage basé sur une liste).

Dans l'échantillon de la population générale adulte (n=3 040), 52 % étaient des femmes et 19 % étaient nés à l'extérieur du Canada. L'âge médian était de 48 ans (plage 18 - 97 ans) et 17 % étaient âgés de 65 ans et plus. Il y avait 715 Canadiens âgés de 18 à 64 ans souffrant d'un problème de santé chronique (31 %). La plupart des participants avaient fait certaines études postsecondaires (34 %) ou avaient obtenu un diplôme universitaire (38 %), et un quart de l'échantillon avaient un revenu annuel du ménage supérieur à 100 000 $, avant impôt.

Parmi l'échantillon de professionnels de la santé (n = 565), l'âge médian était de 46 ans (plage de 19 à 94 ans) et la plupart étaient des femmes (77 %). Les professions les plus représentées étaient les infirmières (31 %), les médecins (12 %), les aides-infirmières (10 %) et les administrateurs (10 %). La majorité des professionnels de la santé (70 %) ont déclaré avoir des contacts étroits (moins d'un mètre) avec les patients ou les résidents.

Les estimations de la couverture vaccinale pour les vaccins contre la grippe, le tétanos, la coqueluche et le pneumocoque chez les adultes et le personnel de soins de santé sont résumées dans le tableau 1.

Tableau 1. Taux de couverture vaccinale contre la grippe, le tétanos, la coqueluche et le pneumocoque chez les adultes et le personnel de soins de santé, au Canada, en 2014
Participants n Couverture vaccinale (%) d'au moins une dose (intervalle de confiance à 95 %)
GrippeTableau 1 - Note TétanosTableau 1 - Note CoquelucheTableau 1 - Note § PneumocoqueTableau 1 - Note ǁ
Adultes (≥18 ans) 3 040 40,3 (38,3, 42,3) 49,5 (47,4, 51,7) 9,3 (8,1, 10,5) -
18 à 64 ans avec problème de santé chronique Tableau 1 - Note *
715 43,8 (39,6, 48,1) 51,4 (47,1, 55,8) 8,4 (6,0, 10,8) 17,3 (13,7, 20,8)
≥ 65 ans
831 67,1 (63,4, 70,7) 38,0 (34,1, 41,9) 8,9 (6,5, 11,2) 36,5 (32,7, 40,3)
Personnel de soins de santéTableau 1 - Note 565 69,2 (64,6, 73,9) 68,3 (63,7, 72,8) 23,0 (18,7, 27,2) -
Contact étroit avec un patient ou un résident (à moins d'un mètre)
394 75,6 (70,8, 80,4) 70,1 (65,0, 75,2) 23,7 (18,6, 28,7) -

i) Vaccination contre la grippe saisonnière

Le CCNI recommande que tous les adultes en bonne santé se fassent vacciner contre la grippe saisonnière. En particulier, le vaccin est recommandé pour les adultes présentant un risque élevé de complications liées à la grippe, les personnes susceptibles de transmettre la grippe aux personnes à risque élevé, et celles qui fournissent des services communautaires essentiels Note de bas de page 6. Toutes les provinces et tous les territoires offrent des programmes d'immunisation contre la grippe saisonnière financés par les fonds publics à ces groupes à haut risque.

Moins de la moitié des adultes (40 %) ont reçu une dose du vaccin antigrippal pour la saison 2013-2014. La couverture était la plus élevée chez le personnel de soins de santé qui est en contact étroit avec des patients ou des résidents (tableau 1). En comparaison avec les autres groupes cibles recommandés par le CCNI, les adultes souffrant d'un problème de santé chronique sont ceux dont la couverture était la plus faible.

ii) Vaccins anticoquelucheux et antitétanique

L'administration d'un vaccin à composant anticoquelucheux est recommandée par le CCNI pour tous les adultes (âgés de 18 ans et plus) qui n'ont pas encore reçu le vaccin à l'âge adulte Note de bas de page 7. Au Canada, le vaccin pour adulte contre la coqueluche acellulaire est administré sous la forme d'un vaccin trivalent qui protège également contre le tétanos et la diphtérie (dcaT). Ce vaccin trivalent est recommandé pour les adultes par le CCNI depuis 2003. Au moment où l'enquête a été administrée, toutes les provinces et tous les territoires avaient un programme financé par les fonds publics pour l'administration du vaccin dcaT aux adultes Note de bas de page 8. Moins de 10 % de l'ensemble de la population adulte échantillonnée a déclaré avoir reçu un vaccin contre la coqueluche à l'âge adulte (tableau 1).
Pour le tétanos, le CCNI recommande que tous les adultes reçoivent une dose de rappel du vaccin contenant l'anatoxine tétanique tous les 10 ans Note de bas de page 2. Environ 50 % des adultes canadiens ont déclaré avoir reçu un vaccin contre le tétanos au cours des 10 dernières années (tableau 1). Parmi les personnes ayant été traitées pour une blessure au cours de la dernière décennie (n=899), 80 % (intervalle de confiance à 95 % [IC 95%] 76,9, 83,1) avaient reçu un vaccin contenant l'anatoxine tétanique.

iii) Vaccin polysaccharidique contre le pneumocoque (Pneu-P-23)

Le CCNI recommande d'administrer une dose de vaccin polysaccharidique contre le pneumocoque (Pneu-P-23) à tous les adultes plus âgés (65 ans et plus) et aux adultes souffrant d'une maladie chronique reconnue pour augmenter le risque de pneumococcie invasive Note de bas de page 4. Le vaccin Pneu-P-23 est financé par les fonds publics pour ces deux groupes cibles Note de bas de page 8. Une plus grande proportion d'adultes plus âgés (37 %) a indiqué avoir reçu au moins une dose du vaccin contre le pneumocoque au cours de leur vie comparativement aux jeunes adultes (de 18 à 64 ans) souffrant de problèmes de santé chroniques (17 %).

iv) Vaccin contre l'hépatite B

Le vaccin contre l'hépatite B est recommandé par le CCNI pour les groupes à risque élevé, y compris le personnel de soins de santé, les personnes susceptibles d'être en contact avec du sang ou des produits sanguins et des liquides organiques susceptibles d'être contaminés par le virus, et les personnes souffrant de certaines affections chroniques (p. ex. maladie du foie chronique, hémophilie) Note de bas de page 2. Bien que des programmes d'immunisation systématique contre l'hépatite B aient été mis en place depuis le milieu des années 1980 pour les nourrissons ou en milieu scolaire Note de bas de page 9, la vaccination contre l'hépatite B pour les professionnels de la santé n'est pas financée ou recommandée dans l'ensemble des provinces et territoires.

Les estimations dela couverture pour le vaccin contre l'hépatite B chez les groupes à risque élevé sont présentées dans le tableau 2. Le personnel de soins de santé à risque d'exposition professionnelle a plus fréquemment déclaré avoir reçu un vaccin contre l'hépatite B, comparativement aux autres groupes cibles (tableau 2).

Tableau 2. Taux de couverture vaccinale contre l'hépatite B chez les groupes à risque élevé, au Canada, en 2014
Participants n Couverture (%) pour au moins une dose du vaccin contre l'hépatite B (intervalle de confiance à 95 %)Tableau 2 - Note *
Adultes souffrant d'une hépatopathie/néphropathie chronique ou d'une hémopathie. 135 45,5 (35,4, 55,7)
Personnel de soins de santéTableau 2 - Note ^ 565 72,2 (67,9, 76,5)
Personnel à risque d'exposition professionnelle au sang et aux liquides organiques, ou à risque de blessure par piqûre d'aiguille/lame chirurgicale ou à risque de morsure par un humain.
407 84,3 (80,3, 88,1)

v) Vaccin contre la varicelle

Le CCNI recommande que les adultes de moins de 50 ans réceptifs à la varicelle (confirmé avec un test sérologique) reçoivent deux doses du vaccin monovalent contre la varicelle Note de bas de page 10. Chez les personnes de moins de 50 ans sans antécédents autodéclarés de varicelle (n = 118), 35,1 % (IC 95 %, 25,2, 44,9) avaient reçu au moins une dose du vaccin contre la varicelle.

vi) Vaccin contre le virus du papillome humain (VPH)

Le vaccin contre le VPH est recommandé chez les filles et les femmes âgées entre 9 et 26 ans. Depuis 2010, des programmes de vaccination contre le VPH financés par l'État sont en place dans toutes les provinces et tous les territoires pour les préadolescentes et les adolescentes Note de bas de page 11. Le vaccin contre le VPH peut également être administré aux femmes de 27 à 45 ans. Depuis 2012, il est également recommandé que les garçons et les hommes de 9 à 26 ans reçoivent le vaccin.

Chez les femmes (n = 86) et les hommes (n = 84) de 18 à 26 ans, 44,7 % (IC 95 % : 33,1, 56,3) et 7,6 % (IC 95 % : 1,3, 13,9) ont déclaré avoir reçu au moins une dose du vaccin contre le VPH, respectivement. Les femmes de 27 à 45 ans (n = 436), 8,3 % (IC 95 % : 5,3, 11,3) ont reçu au moins une dose du vaccin contre le VPH.

vii) Connaissances, attitudes et croyances à l'égard de l'immunisation

La plupart des adultes (88 %; IC 95 % : 86,7, 89,4) et du personnel de soins de santé (92 %; IC 95 % : 89,4, 95,0) croient que la vaccination est une pratique de soins de santé reconnue dans leur famille. De plus, 77 % (IC 95 % : 75,8, 79,4) des adultes et 91 % (IC 95 % : 88,3, 93,5) du personnel de soins de santé ont indiqué qu'ils étaient suffisamment renseignés sur les avantages de la vaccination. Bien que 80 % (IC 95 % : 78,5, 81,9) des individus croient qu'ils avaient reçu tous les vaccins requis en fonction de leur âge, seulement 6 % (IC 95 % : 5,3, 7,4) avaient reçu le nombre recommandé de doses du vaccin contre la coqueluche et le tétanos à l'âge adulte.

Discussion

En 2014, la couverture vaccinale chez les adultes canadiens était faible comparativement aux objectifs nationaux dont aucun n'a été atteint Note de bas de page 12. La couverture vaccinale contre la grippe saisonnière chez les adultes d'âge avancé, les personnes atteintes d'une maladie chronique et les travailleurs de la santé étaient semblables aux résultats signalés aux États-Unis Note de bas de page 13, mais les estimations étaient en deçà de la cible de 80 % à l'échelle nationale Note de bas de page 12. La couverture vaccinale contre le pneumocoque chez les adultes âgés était également bien en deçà de l'objectif de 80 % Note de bas de page 12.
Il faut faire davantage d'efforts pour augmenter le taux de vaccination chez les adultes canadiens, en particulier au sein des groupes cibles recommandés. À cette fin, nous devons améliorer notre compréhension des facteurs qui ont une incidence sur l'acceptation de la vaccination, évaluer et déterminer des stratégies efficaces favorisant l'acceptation de la vaccination et améliorer nos méthodes permettant d'estimer la couverture vaccinale.  De nombreux facteurs ont été déterminés comme contribuant à la vaccination, y compris l'accessibilité aux vaccins, les connaissances et la sensibilisation relativement aux vaccins, et la recommandation d'une vaccination par un prestataire de soins de santé Note de bas de page 14
Dans la population générale adulte, la couverture vaccinale contre la coqueluche était la plus faible de toutes les couvertures dans le cadre des programmes d'immunisation financés par l'État. Tel qu'il a été soulevé par une autre étude, les Canadiens d'âge adulte connaissent peu le vaccin dcaT Note de bas de page 15. Les avantages de la vaccination contre la coqueluche peuvent être sous-estimés par les personnes qui ne savent pas que l'antigène est administré sous forme de vaccin combiné.
La couverture vaccinale pour les groupes cibles à risque élevé de complications graves était également sous-optimale. Les adultes âgés de 65 ans et plus ont signalé une couverture vaccinale plus élevée pour les vaccins contre la grippe saisonnière et contre le pneumocoque, comparativement aux personnes atteintes de problèmes de santé chroniques, mais les estimations demeurent en deçà des objectifs nationaux. Les personnes qui ne savent pas qu'elles font partie d'un groupe à risque élevé pourraient contribuer à la non-vaccination Note de bas de page 16

Bien que la couverture vaccinale ait été plus élevée chez le personnel de soins de santé que chez la population générale adulte, les membres de ce groupe sont nombreux à ne pas avoir été vaccinés dans le cadre des programmes d'immunisation subventionnés par l'État comme la grippe, la coqueluche et le tétanos. Dans ce groupe cible, c'est la vaccination contre l'hépatite B qui a été signalée plus fréquemment.

Certaines limites s'appliquent à l'ENVA de 2014. Le faible taux de réponse augmente le risque de biais de non-réponse (c.-à-d. que l'acceptation du vaccin pourrait être différente chez les personnes qui n'ont pas participé) et limite la représentativité de l'échantillon. En outre, les résultats sont uniquement fondés sur les antécédents de vaccination autodéclarés. La capacité des participants de se rappeler de vaccins spécifiques est influencée par leurs connaissances existantes des vaccins et par leur compréhension des risques associés aux maladies pouvant être prévenues grâce à la vaccination. Il est probable que les résultats autodéclarés aient des répercussions sur l'exactitude et la fiabilité des estimations, ce qui entraîne une sous-estimation ou une surestimation de la couverture vaccinale. Par ailleurs, les cas autodéclarés de problèmes de santé chroniques n'ont pas été validés à l'aide des dossiers médicaux, ce qui peut avoir entraîné une erreur de classification des personnes appartenant à un groupe à risque élevé. Les résultats de l'ENVA pourraient ne pas pouvoir être directement comparés aux données sur la couverture déclarées par d'autres pays en raison des différences dans les définitions des groupes à risque élevé et de la mesure de la couverture vaccinale.

Conclusion

Les estimations de la couverture vaccinale varient en fonction des groupes cibles. Des améliorations peuvent encore être apportées, comme la vaccination de nombreux Canadiens n'est pas à jour selon le calendrier recommandé par le Comité consultatif national de l'immunisation.

L'éducation et la promotion de la vaccination auprès de la population générale adulte nécessitent  des efforts supplémentaires afin d'inciter les gens à se faire vacciner, particulièrement auprès des personnes qui présentent un risque élevé de complications. Tel qu'il a été mentionné précédemment, les prestataires de soins de santé peuvent jouer un grand rôle dans les initiatives de sensibilisation et d'amélioration relatives à l'adoption de vaccins recommandée chez les adultes. De même, il est important que les professionnels de la santé se fassent vacciner, car ils présentent un risque d'exposition aux maladies de leurs patients et pourraient ensuite transmettre la maladie à leurs collègues ou à d'autres patients Note de bas de page 17.

L'ENVA permet de mesurer la couverture vaccinale dans la population adulte au Canada et d'évaluer les progrès réalisés dans l'atteinte des cibles nationales. Le prochain cycle de l'ENVA aura lieu en 2016. L'Agence de la santé publique du Canada continuera à collaborer avec les provinces, les territoires et les autres intervenants afin d'améliorer les méthodes d'évaluation de la couverture vaccinale. L'éducation du public et des professionnels et les campagnes de sensibilisation continueront également de promouvoir les avantages et l'innocuité de l'immunisation au Canada.

Références :

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