Maladie Ebola : Pour les professionnels de la santé et les travailleurs humanitaires

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Ce que les professionnels de la santé et les travailleurs humanitaires doivent savoir à propos de la maladie Ebola

Les professionnels de la santé au Canada doivent faire preuve de vigilance afin de reconnaître, de signaler et d’examiner rapidement les patients qui ont des antécédents d’exposition potentielle à une source d’un ebolavirus (comme un voyage dans une région touchée par une éclosion) et qui présentent des symptômes :

  • de la maladie Ebola
  • d’autres maladies comparables pouvant causer une fièvre hémorragique virale (FHV)

Veuillez consulter la définition de cas d’éclosion de la maladie Ebola.

La maladie Ebola est une maladie grave qui présente un taux de létalité estimé d’environ 50 %. La période d’incubation varie de 2 à 21 jours, et les personnes atteintes ne propagent pas la maladie avant l’apparition de symptômes. Les manifestations de la maladie Ebola sont non spécifiques (comme la fièvre, la fatigue, les douleurs musculaires, les maux de tête, les maux de gorge, les vomissements, la diarrhée, l’éruption cutanée), ce qui rend le diagnostic précoce difficile.

Le traitement de la maladie Ebola repose principalement sur les soins de soutien. Les soins de soutien prodigués rapidement se sont avérés efficaces pour réduire grandement le nombre de décès.

Pour obtenir plus de détails sur les mesures préventives ainsi que le suivi et la surveillance des voyageurs de retour au pays, voir la déclaration du Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV) à propos des Recommandations sur les mesures préventives, le suivi et la surveillance de la maladie à virus Ebola. Il faut noter que ce document traite de la maladie Ebola causée par le virus Ebola en particulier, même si de nombreuses sections peuvent tout de même servir de source d’information sur la maladie Ebola en général. Veuillez également consulter la section Liens connexes pour des liens vers des documents supplémentaires.

À ce jour, aucun cas de cette maladie n’a été déclaré au Canada.

La nouvelle nomenclature adoptée récemment par l’Organisation mondiale de la Santé est utilisée dans cette page Web. Pour en savoir plus, consultez l’article New filovirus disease classification and nomenclature (en anglais seulement).

Veuillez prendre note que l’information décrite ci-dessous, qui porte sur la maladie à virus Ebola, est en cours d’examen.

Historique et contexte

La maladie Ebola (terme générique désignant toutes les maladies causées par les membres du genre Ebolavirus, anciennement connue sous le nom de fièvre hémorragique Ebola) est une maladie virale rare, grave et aiguë, identifiée pour la première fois il y a plus de 40 ans. Ces virus peuvent causer des maladies chez les primates humains et non humains (comme les singes, les gorilles, les chimpanzés) et infecter d’autres animaux (comme les chauves-souris [roussettes], les antilopes des bois, les porcs).

La maladie Ebola est généralement restreinte sur le plan géographique et se trouve principalement dans des zones d’Afrique subsaharienne sujettes aux éclosions. Historiquement, entre 1976 et 2012, des cas sporadiques et des éclosions de la maladie Ebola ont été signalés dans plusieurs pays africains (Côte d’Ivoire, RDC, Gabon, République du Congo, Afrique du Sud, Soudan du Sud et Ouganda), avec une moyenne inférieure à 150 cas par éclosion, et un taux de létalité des cas autour de 50 % (intervalle de 25 % à 90 %)Note de bas de page 1Note de bas de page 2.

La plus grande éclosion de la maladie Ebola enregistrée à ce jour a commencé à la fin de 2013 : les premiers cas ont été signalés en Guinée, puis la maladie s’est propagée à d’autres pays d’Afrique occidentale – au Liberia, en Sierra Leone, au Sénégal, au Mali et au Nigeria. La souche Makona du virus Ebola, qui appartient à l’espèce Ebolavirus Zaïre, a été identifiée comme l’agent responsable de l’éclosionNote de bas de page 3. Dans l’ensemble, l’éclosion qui a touché l’Afrique de l’Ouest en 2014-2016 a provoqué plus de 28 500 cas et 11 300 décèsNote de bas de page 4.

Au cours de l’éclosion de la maladie Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014-2016, on a identifié des cas importés dans d’autres pays d’Afrique, ainsi qu’en Europe et en Amérique du NordNote de bas de page 5Note de bas de page 6Note de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 9. Une transmission secondaire à l’extérieur des zones touchées en Afrique a également été documentée, bien qu’elle ait été très limitéeNote de bas de page 8.

En septembre 2022, les autorités sanitaires ougandaises ont annoncé une éclosion de la maladie à virus Soudan. Il s’agissait de la première éclosion de cette maladie en Ouganda depuis 2012. Aucun cas confirmé lié à cette éclosion n’a été signalé hors de l’Ouganda, et la fin de cette éclosion a été déclarée en janvier 2023.

À ce jour, on n’a identifié aucun cas de maladie Ebola au Canada.

Agents infectieux

La maladie Ebola est causée par des ribovirus qui sont membres du genre Ebolavirus, membre de la famille des Filoviridae. On dénombre à ce jour 6 virus du genre EbolavirusNote de bas de page 10Note de bas de page 11Note de bas de page 12.

  • Virus Ebola (espèce Ebolavirus Zaïre) ou EBOV
  • Virus Soudan (espèce Ebolavirus Soudan) ou SUDV
  • Virus Taï Forest (espèce Ebolavirus Forêt de Taï) ou TAFV
  • Virus Bundibugyo (espèce Ebolavirus Bundibugyo) ou BDBV
  • Virus Reston (espèce Ebolavirus Reston) ou RESTV
  • Virus Bombali (espèce Ebolavirus Bombali) ou BOMV

Parmi les 6 virus identifiés à ce jour, seulement 4 sont connus pour infecter les humains : EBOV, SUDV, TAFV et BDBV. Bien que ces virus soient tous pathogènes pour l'humain, le virus Ebola et le virus Soudan sont considérés comme particulièrement virulents et sont associés à des taux plus élevés de létalitéNote de bas de page 13. Le virus Reston est quant à lui connu pour infecter les primates non humains et les porcs, mais il semble être non pathogène chez les humains.

En 2018, un nouveau virus potentiel, le virus Bombali appartenant à l’espèce appelée provisoirement Ebolavirus Bombali, a été identifié dans des chauves-souris insectivores qui se perchent dans les habitations en Sierra Leone. On a très peu d’information sur ce nouveau virus à l’heure actuelle. Des recherches sont en cours.

Il semble que les virus causant la maladie Ebola persistent dans les roussettes (même si l’on n’a jamais trouvé le virus vivant chez une espèce de roussette), une chauve-souris qui vit dans les forêts d’AfriqueNote de bas de page 14Note de bas de page 15. D’autres animaux, notamment les primates non humains, ont été répertoriés comme hôtes accidentels (et non comme réservoirs).

Pour en savoir plus, veuillez consulter Virus Ebola : Fiche technique : Agents pathogènes infectieux.

Transmission

Les éclosions chez les humains peuvent survenir à la suite d’une exposition initiale à la population du réservoir ou à un hôte infecté intermédiaire (généralement des primates non humains comme les singes ou les gorilles), suivie par une transmission de personne à personne.

La transmission entre les personnes peut survenir :

  • par contact direct avec le sang ou d’autres liquides corporels (comme les selles, l’urine, les vomissures, la salive, la sueur, le lait maternel, le sperme) d’une personne atteinte ou du cadavre d’une personne atteinte
  • par contact indirect avec des surfaces ou d'autres vecteurs passifs (comme des seringues) contaminés par ces liquides

Les personnes infectées ne sont pas considérées contagieuses avant l’apparition des symptômes. Le risque de transmission est maximal lorsque la charge virale est maximale, le plus souvent au moment où la personne est très malade. La contagion est possible aussi longtemps que le virus reste dans le sang et les liquides corporelsNote de bas de page 16, y compris la période suivant le décèsNote de bas de page 2Note de bas de page 17.

Pendant la convalescence clinique, les ebolavirus peuvent également persister pendant des semaines, voire des mois, dans certains liquides corporels (comme le sperme, l’urine et le lait maternel)Note de bas de page 16Note de bas de page 18Note de bas de page 19Note de bas de page 20Note de bas de page 21Note de bas de page 22Note de bas de page 23. Par exemple, le virus a été détecté dans du sperme jusqu’à 18 mois plus tardNote de bas de page 24Note de bas de page 25. Le virus peut également persister dans certaines parties du corps (comme les yeux, le système nerveux central), même après le rétablissement du patientNote de bas de page 19. À l’exception de la possible transmission sexuelle du virus pendant la période de rétablissement, les ebolavirus ne peuvent pas être transmis par une personne asymptomatique.

Les virus causant la maladie Ebola ne peuvent pas être transmis entre humains par voie aérienne ou lors d’interactions occasionnelles. Exemples d’interactions occasionnelles : se trouver dans une même zone de places assises dans un transport public ou une salle d’attente, mais sans contact direct ou indirectNote de bas de page 26.

Bien qu’ils ne soient normalement pas transmissibles par voie aérienne, certains actes médicaux, comme l’intubation, peuvent générer des particules contaminées par des virus.

Période d'incubation

La période d’incubation de la maladie Ebola varie de 2 à 21 jours; toutefois, la majorité des personnes infectées présentent des symptômes de 4 à 10 jours après l’exposition au virusNote de bas de page 27.

Facteurs de risque

Les activités suivantes sont associées à un risque plus élevé d’exposition aux virus :

  • Prestation de soins aux personnes atteintes de la maladie Ebola sans l’utilisation adéquate et systématique de l’équipement de protection individuelle approprié
  • Contact sexuel non protégé avec une personne atteinte de la maladie Ebola qui est gravement malade, ou pendant son rétablissement
  • Grossesse (transmission de la mère à l’enfant)
  • Allaitement
  • Participation à des pratiques funéraires non sécuritaires, notamment la préparation de la personne décédée en vue de son inhumation
  • Manipulation ou consommation d’animaux sauvages chassés ou récoltés pour la consommation humaine (viande de brousse) dans les zones touchées

Contacts avec des personnes infectées

Aux fins de la mise en œuvre des mesures de santé publique, les contacts avec les personnes infectées par la maladie Ebola sont classés en fonction de leur risque d’exposition.

Chacune des situations suivantes présente une exposition à risque élevé :

  • Contact physique direct, sans suivre les précautions de prévention et contrôle des infections (PCI) ou en raison d’un manquement aux précautions de PCI, avec :
    • la surface corporelle, les muqueuses ou les liquides corporels d’une personne symptomatique de la maladie Ebola, ou son cadavre
    • toute autre source connue d’ebolavirus (comme des instruments chirurgicaux, des objets ou des surfaces de l’environnement contaminés)
  • Un contact sexuel non protégé avec une personne atteinte de la maladie Ebola en phase aiguë ou en rétablissement.

Chacune des situations suivantes présente une exposition à risque faible :

  • Contact physique, en suivant les précautions de PCI recommandées et sans manquement aux précautions de PCI, avec :
    • la surface corporelle, les muqueuses ou les liquides corporels d’une personne symptomatique de la maladie Ebola, ou son cadavre
    • toute autre source connue d’ebolavirus (comme des instruments chirurgicaux ou des surfaces de l’environnement contaminés)
  • Interactions occasionnelles et sans contact direct (contact non protégé entre les surfaces corporelles) avec une personne symptomatique de la maladie Ebola ou ses liquides corporels. Exemples d’interactions occasionnelles : partager une zone de places assises dans un transport public ou une salle d’attente.

Travailleurs humanitaires

Les travailleurs humanitaires qui reviennent d’une zone touchée par une éclosion doivent suivre les directives fournies par leur organisation, notamment :

  • appeler l’autorité de santé publique appropriée au cours du premier jour ouvrable suivant leur arrivée au Canada pour s’auto-identifier, et ce, même s’ils n’ont pas été exposés au virus ou si leur risque d’exposition est faible
  • s’identifier à un agent des services frontaliers du Canada à leur arrivée au Canada s’ils présentent un risque élevé d’exposition ou des symptômes compatibles avec la maladie Ebola

Risques au Canada

L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) travaille en étroite collaboration avec ses partenaires nationaux et internationaux afin de suivre et de surveiller l’activité de la maladie Ebola dans le monde et évalue les risques de la maladie Ebola pour les Canadiens de façon continue. Pour obtenir des renseignements sur les récentes éclosions de la maladie Ebola, consultez le site Web de l’Organisation mondiale de la Santé.

Bien que le risque d’exposition aux ebolavirus au Canada soit considéré comme faible, il est possible qu’un cas soit découvert, lié à une éclosion dans une zone affectée par la maladie EbolaNote de bas de page 28. Si cela se produisait, les autorités de santé publique à tous les ordres de gouvernement participeraient à la gestion de l’intervention.

Manifestations cliniques

Les symptômes se manifestent généralement d’abord par l’apparition soudaine de symptômes s’apparentant à la grippe, comme la fièvre, la myalgie, des maux de tête importants et des malaises, et sont habituellement suivis par des symptômes gastro-intestinaux aggravants (comme l’anorexie, la nausée, la inconfort abdominal, les vomissements et la diarrhée). D’autres symptômes comprennent une pharyngite et une infection conjonctivale. Une éruption maculopapulaire, érythémateuse et non prurigineuse qui touche le cou, le tronc et les bras peut apparaitre chez 25 % à 52 % des patients entre le cinquième et septième jourNote de bas de page 29Note de bas de page 30Note de bas de page 31.

La diarrhée et les vomissements peuvent être abondants aux stades avancés de la maladie. La maladie peut évoluer vers une grave perte de volume, des déséquilibres électrolytiques, de l’émaciation et un état de choc. Dans moins de la moitié des cas, une hémorragie peut survenir au cours des stades plus avancés de la maladie, habituellement des sites de ponction veineuse, du tractus gastro-intestinal ou d’autres muqueuses (comme les gencives et le nez). Des infections bactériennes secondaires sont également possibles. Sans traitement, le taux de létalité chez les humains varie de 25 % à 90 %.

Les cas non mortels présentent de la fièvre pendant plusieurs jours et leur état commence à s’améliorer entre le sixième et le onzième jourNote de bas de page 27. Le rétablissement complet survient après une très longue période et peut être accompagné de séquelles à long terme comme une myélite, une hépatite récurrente, une psychose ou une uvéiteNote de bas de page 18.

Diagnostic

Les cliniciens doivent rester vigilants et obtenir un historique détaillé des déplacements des patients qui présentent un tableau clinique suggérant la maladie Ebola. Il est recommandé de procéder à des évaluations cliniques, à des analyses en laboratoire et à des enquêtes épidémiologiques pour poser un diagnostic approprié de la maladie Ebola et assurer la gestion des contacts et de l’environnement immédiat.

Analyses en laboratoire

Les méthodes de laboratoire pour confirmer un cas de maladie Ebola sont basées sur l’isolement du virus, la détection de son ARN ou de ses composants, ou la présence d’anticorps antiviraux. Bien que la norme d’excellence pour les tests de confirmation soit un résultat positif à la PCR pour 2 cibles moléculaires, toutes les méthodes et tous les échantillons suffisants pour confirmer un cas sont présentés en détail dans la définition de cas d’éclosion de la maladie Ebola.

Les laboratoires qui reçoivent des échantillons prélevés chez des patients faisant l’objet d’examens pour la maladie Ebola doivent être avertis que la manipulation inappropriée de ces échantillons pose un risque grave pour le personnel de laboratoire. Avant de procéder aux analyses, consultez les Lignes directrices en matière de biosécurité à l’intention des laboratoires qui manipulent des échantillons prélevés chez des patients faisant l’objet d’examens pour la maladie Ebola.

La décision de prélever et d’analyser des échantillons devrait reposer sur :

  • l’état clinique du patient
  • le risque d’exposition à une source d’ebolavirus

Aucune culture de virus pour des ebolavirus ne doit être effectuée à l’extérieur des laboratoires de niveau de confinement 4 en matière de biosécurité du Laboratoire national de microbiologie (LNM).

Pour toute demande de service visant à établir un diagnostic de la maladie Ebola ou à le confirmer, adressez-vous au laboratoire de santé publique de votre province ou territoire. Le laboratoire de santé publique de votre province doit également communiquer à des fins de coordination avec le directeur du Centre des opérations du LNM en composant le 1-866-262-8433. Un représentant vous répondra en tout temps.

Accès aux formulaires de demande et aux fiches d’information pour la détection moléculaire des ebolavirus.

Le directeur du Centre des opérations du LNM :

  • collaborera avec la province ou le territoire qui demande le service afin d’activer le Plan d’intervention d’urgence
  • vous mettra en contact avec un expert dans le domaine si vous avez besoin d’aide concernant :
    • le processus d’envoi
    • les exigences liées aux échantillons
    • l’emballage des échantillons
    • les conditions d’envoi des échantillons

Par ailleurs, une province ou un territoire qui demande des services de laboratoire concernant la maladie Ebola ou une autre FHV doit communiquer les antécédents cliniques de la maladie du patient au Centre des opérations du portefeuille de la Santé. Pour ce faire, composez le 1-800-545-7661.

Il se peut que l’on demande au clinicien du patient des clarifications ou des renseignements supplémentaires afin d’optimiser les services de laboratoire demandés.

Tests diagnostiques et incidences possibles de la vaccination

Une vaccination récente avec le vaccin rVSV-ZEBOV n’aurait aucune incidence sur les tests de diagnostic du virus Ebola au moyen des tests moléculaires du LNM. Les cibles moléculaires de ce test (les gènes NP et L du virus Ebola) ne se trouvent pas dans le vaccin rVSV-ZEBOV, qui est produit à partir du gène GP ou glycoprotéine du virus Ebola. Dans les autres pays, les tests peuvent être fondés sur la plateforme GeneXpert qui emploie les gènes NP et GP comme cibles. Il est donc concevable qu’une personne ayant reçu un vaccin récemment ait un résultat NP négatif, mais GP positif. Si l’historique de vaccination n’est pas disponible, ce résultat pourrait causer de l’incertitude. La norme idéale de diagnostic reste un résultat positif confirmé par 2 cibles moléculaires; un résultat de diagnostic positif d’un seul gène GP nécessiterait donc la répétition des tests et d’autres analyses. Il faudrait notamment refaire des tests et obtenir une confirmation du LNM. Il faut noter que les tests sérologiques ne permettent pas de faire une distinction entre les vaccins et les infections acquises naturellement.

Déclaration

Il faut signaler immédiatement aux autorités de santé publique locales les personnes faisant l’objet d’examens visant à établir si elles souffrent de la maladie Ebola. C’est une exigence faisant partie des protocoles en place dans la province ou le territoire canadien. Le Formulaire de déclaration de cas de la maladie Ebola et les instructions de déclaration sont disponibles en ligne.

Les antécédents cliniques de la maladie du patient doivent être transmis au Centre des opérations du portefeuille de la Santé de l’ASPC. Les provinces et les territoires peuvent communiquer avec le centre en composant le 1-800-545-7661. Au moment de la première déclaration, ils doivent également remplir le formulaire de déclaration de cas.

Suivi, surveillance et déclaration au Canada

Les autorités canadiennes de santé publique surveillent et réagissent, au besoin, à tout événement lié à la maladie Ebola et adaptent les pratiques recommandées au Canada.

Les fièvres hémorragiques virales, dont la maladie Ebola, sont à déclaration obligatoire à l’échelle du pays depuis 2002 (en plus d’une brève période de 1979 à 1982). Une définition de cas d’éclosion de la maladie Ebola particulière a été élaborée au cours de l’éclosion en Afrique de l’Ouest en 2014-2016 et a été mise à jour pour faciliter la déclaration dans le cadre des activités d’intervention en santé publique au Canada.

L’ASPC, au nom du gouvernement du Canada, signalerait également les cas confirmés à l’Organisation mondiale de la Santé, dans le cadre des engagements pris par le Canada en vertu du Règlement sanitaire international (2005).

Traitement

Les personnes atteintes devraient être soignées dans les établissements ultra spécialisés pour assurer une prise en charge adéquate et des soins appropriés (maintien de la tension artérielle, de l’équilibre électrolytique et de la fonction des organes) dans un contexte strict de contrôle et prévention des infections. Les autorités de santé publique provinciales et territoriales peuvent indiquer si un établissement de traitement a été désigné à cette fin dans leur province ou territoire. Pour en savoir plus, consultez le Guide de pratique clinique pour la prise en charge de la maladie à virus Ebola : Guide à l’intention des cliniciens du Canada (PDF).

Il n’existe actuellement aucun traitement homologué par Santé Canada contre la maladie Ebola. Plusieurs solutions thérapeutiques expérimentales, notamment des antiviraux et des anticorps monoclonaux, sont en cours d’étude.

Bien que les essais cliniques de certains de ces traitements expérimentaux aient donné des résultats positifs, aucun n’a encore atteint le point d’application pour une utilisation homologuée au Canada. Il s’agit notamment des cocktails d’anticorps monoclonaux (comme le ZMapp, REGN3470-3471-3479, mAb 114) ainsi que des médicaments antiviraux (comme le Favipiravir, GS-5734).

Si un cas confirmé de maladie Ebola survient au Canada, l’ASPC, en coordination avec la province ou le territoire, fournira des conseils au médecin traitant concernant l’accès aux produits expérimentaux, dont les anticorps monoclonaux et le vaccin, au moyen du mécanisme réglementaire approprié.

Dans les situations d’éclosion, des préparations d’anticorps monoclonaux expérimentaux ont été utilisées dans le contexte d’un cadre éthique élaboré par l’Organisation mondiale de la Santé, appelé « Utilisation d’urgence sous surveillance des interventions non homologuées et des interventions expérimentales ». Ce cadre éthique n’est pas conçu pour évaluer les médicaments, mais plutôt pour fournir un traitement pour des raisons d’ordre humanitaire.

Des essais cliniques visant à tester l’efficacité de certaines nouvelles préparations expérimentales d’anticorps monoclonaux sont en cours dans des contextes d’éclosion. Les résultats des essais cliniques guideront l’homologation et les recommandations futures quant à l’utilisation de ces produits.

Vaccin

Il n’existe actuellement aucun vaccin homologué contre la maladie Ebola au Canada. Un vaccin expérimental (rVSV-ZEBOV-GP, Merck) pour le virus Ebola (espèce Ebolavirus Zaïre), qui a franchi les premiers essais expérimentaux, a été offert pour des raisons d’ordre humanitaire lors des récentes éclosions (Afrique de l’Ouest 2014-2016, RDC 2018). Le vaccin peut également être offert aux travailleurs de la santé et aux travailleurs humanitaires de première ligne déployés dans les zones touchées par la maladie Ebola causée par le virus Ebola dans le cadre de mesures de gestion de l’éclosion.

Le vaccin n’est ni homologué ni commercialisé au Canada. Si un cas survenait au Canada, le vaccin pourrait être jugé utile à des fins de contrôle de l’éclosion. Dans ces circonstances, l’accès à ce produit non homologué serait facilité par l’ASPC au moyen du mécanisme réglementaire approprié.

Liens connexes

Les liens suivants fournissent des renseignements sur des sujets comme la prévention et le contrôle des infections, la santé aux frontières et santé des voyageurs, les vaccins contre l’Ebola, et la prise en charge par la santé publique. Vous remarquerez que de nombreux liens utilisent le terme « maladie à virus Ebola » ou traitent du virus Ebola en particulier. La majorité de l’information disponible dans ces documents peut encore être utile dans le contexte de la maladie Ebola en général.

Prévention et contrôle des infections

Santé aux frontières et santé des voyageurs

Vaccins contre l’Ebola

Prise en charge par la santé publique

Autres sites Web

Références

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40 Years of Ebola Virus Disease around the World [Internet]. [mis à jour le 20 juin 2018]. Accessible à : https://www.cdc.gov/vhf/ebola/history/chronology.html.

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Note de bas de page 23

Thorson A, Formenty P, Lofthouse C, et al. Systematic review of the literature on viral persistence and sexual transmission from recovered Ebola survivors: evidence and recommendations. BMJ Open 2016;6:e008859. doi:10.1136

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Note de bas de page 24

Subissi L, Keita M, Mesfin S, Rezza G, Diallo B, Van Gucht S, et al. Ebola Virus Transmission Caused by Persistently Infected Survivors of the 2014-2016 Outbreak in West Africa. J Infect Dis. 18 juin 2018.

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Note de bas de page 25

Subtil F, Delaunay C, Keita AK, Sow MS, Toure A, Leroy S, et al. Dynamics of Ebola RNA Persistence in Semen: A Report From the Postebogui Cohort in Guinea. Clin Infect Dis. 15 juin 2017;64(12):1788-90.

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Note de bas de page 26

Évaluation de la situation. Ce que l'on sait à propos de la transmission interhumaine du virus Ebola [Internet]; 2014 [mis à jour le 6 octobre 2014]. Accessible à : https://www.who.int/mediacentre/news/ebola/06-october-2014/fr/.

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Note de bas de page 27

Feldmann H, Geisbert TW. Ebola haemorrhagic fever. Lancet. 5 mars 2011;377(9768):849-62.

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Note de bas de page 28

Undurraga EA, Carias C, Meltzer MI, Kahn EB. Potential for broad-scale transmission of Ebola virus disease during the West Africa crisis: lessons for the Global Health security agenda. Infect Dis Poverty. 1er déc. 2017;6(1):159,017-0373-4.

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Note de bas de page 29

Kortepeter MG, Bausch DG, Bray M. Basic clinical and laboratory features of filoviral hemorrhagic fever. J Infect Dis. 2011;204(suppl. 3):S810-6.

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Note de bas de page 30

Bwaka MA, Bonnet MJ, Calain P, Colebunders R, De Roo A, Guimard Y, et al. Ebola hemorrhagic fever in Kikwit, Democratic Republic of the Congo: Clinical observations in 103 patients. J Infect Dis. 1999;179(suppl. 1) : S1-7.

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Note de bas de page 31

Formenty P, Hatz C, Le Guenno B, Stoll A, Rogenmoser P, Widmer A. Human infection due to Ebola virus, subtype Côte d'Ivoire : Clinical and biologic presentation. J Infect Dis. 1999;179(suppl. 1) : S48-53.

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